Cambodge Phnom Penh
Le Mékong va encore une fois nous emmener jusqu’à la frontière cambodgienne où les formalités se passent sans difficulté. Un bus prend le relais pour nous déposer à Phnom penh. Le long de la route nous découvrons de jolis villages de maisons construites sur pilotis où des tas de maïs attendent d’être préparés. C’est le WE et nous voyons aussi des mariages colorés (le vert et le rose prédominent) avec une musique tonitruante que nous entendons même depuis notre bus. L’hôtel se situe dans un quartier animé. Les rues nous surprennent car le nombre de voitures s’est accru et le flot de mobylettes s’est réduit. Pour découvrir la ville, nous prenons un guide à la journée qui parle anglais. C’est l’occasion de balayer l’histoire du Cambodge que nous ne connaissons pas alors qu’il fut un protectorat de la France durant plus d’un siècle. La fin de la guerre du Vietnam sonne la fin de la présence française en Indochine. Les américains prennent aussi le relais mais de manière moins visible qu’au Vietnam. Leur départ en 1975 voit l’arrivée au pouvoir d’un des plus grand tortionnaire de l’histoire moderne, Polpot. Avec une poignée d’hommes, il prend le pouvoir avec des Kmers rouges soutenus par les chinois qui vident la capitale de sa population en 3 jours faisant croire à l’éminence d’une frappe aérienne américaine. La place est abandonnée par une population apeurée. Cet homme va éliminer tous les intellectuels, opposants à son régime dictatorial. Ce génocide d’hommes et d’enfants est commémoré et la prison où les tortures avaient lieu est restée quasi intacte. On peut y voir toute la cruauté et l’organisation diabolique mise en place pour annihiler les personnalités. De jeunes adolescents étaient les bourreaux, enfants utilisés et manipulés pour faire « le sale boulot ». Durant 4 ans au nez et à la barbe de la communauté occidentale 2 millions de personnes vont être exterminées ou mourir de faim, soit le quart de la population du Cambodge. Le Vietnam voisin qui est aussi un régime communiste mais soutenu par le courant soviétique et non chinois, décide d’envahir le Cambodge pour mettre un terme aux exactions. La présence militaire restera jusqu’en 1989. Les kmers rouges ont fui et Polpot mourra de vieillesse sans même subir la vengeance de ce peuple marquée par une ambiguité qui va de l’extrême gentillesse à la violence la plus terrible. Le pouvoir actuel est communiste. Le discours officiel est encore important et la corruption gangrène le pays. Le roi a fui en Chine et son fils vit la majorité du temps reclus dans son palais. Dans la cité impériale on peut d’ailleurs visiter une pagode majestueuse, dont le sol couvert de plaques d’argent abrite un bouddha d’or couvert de pierres précieuses. Les tensions avec les voisins sont appaisées sauf avec la Thaïlande et les tirs d’artillerie sont fréquents. 20% du territoire n’a pas encore été déminé et on peut voir de nombreuses personnes estropiées par ces mines. Nous avons vu aussi au Vietnam de nombreuse personnes avec des malformations résultat vraissemblable de l’utilisation de l’agent orange durant la guerre. Les stigmates sont encore profonds et le Cambodge n’est pas encore une démocratie solide. Ce voyage nous permet d’appréhender un bout de cette histoire qui n’est absolument pas enseignée dans nos écoles, au même titre que le conflit vietnamien d’ailleurs. Nous regardons donc ce peuple avec admiration, pour son courage, sa capacité de résistance.