Passage de la frontière jusqu'à Son la
Alors affaire à suivre, car à 5 heures, la négociation reprend entre Philou et notre transporteur vers le Vietnam. Maria n’est plus là pour être notre banquière et la transaction s’engage mal. La réponse négative semble ferme et nous n’allons pas pouvoir monter dans le bus qui doit nous faire passer la frontière. Et puis un nouvel ange gardien arrive sous la forme d’une petite voix car il fait encore nuit à 5 heures. « Moi je peux vous en prêter si vous voulez… » Alice 22 ans en vacances an Asie sera notre sauveuse et nous voici traversant sur une pirogue, car le bac n’est pas ouvert. Le propriétaire du bac doit encore cuver son vin car les fêtes se poursuivent au Laos. Philou traverse avec les filles et les locaux puis remonte vers le car qui doit nous acheminer vers Dien Bien Phu.
Alors que j’arrive, Philou est hilare à l’entrée et nous promet une surprise ENORME. Les sièges du bus sont couverts de gros sacs remplis de graines et nous voici perchés au dessus, entassés les uns sur les autres. Du jamais vu car nos têtes touchent le plafond. Arrivés à la frontière, les douaniers nous apprendrons que ce bus est le plus pourri. Mais comme toujours l’ambiance est bonne, tout est possible et chaque problème se résout. D’ailleurs à la frontière alors que notre bus est plus que chargé, 4 thaïlandais viennent s’entasser sur des suisses allongés sur les sacs de graines, une montagne humaine qui arrivera à bon port. Nous décidons de repartir directement pour Son La sur la route sud vers Hanoi. On nous dépose à un hôtel, le plus confortable de la ville apparemment, car la visite d’un ministre vietnamien a rempli les établissements de la place. Nous sommes les seuls occidentaux dans cette ville peu touristique, autant dire que les filles sont regardées avec un très grand intérêt. L’hôtel nous trouve un « guide » pour le lendemain qui nous fait découvrir la minorité thai qui vit à Son La. L’accueil que nous recevons dans les deux maisons qui nous ouvrent leurs portes est chaleureux, désintéressé et convivial. On goute l’alcool de riz, on visite l’école et c’est une averse virtigineuse qui met un terme à notre balade. Le lendemain, un réveil matinal, nous emmène vers un marché. Nous reprenons pied au vietnam mais dans le nord où l’ambiance est bien différente du sud que nous avons découvert il y a plus d’un mois.
Nos deux petits guides appartiennent à l'ethnie des "king" qui représente 80% de la population du Vietnam. Il a sa petite amie qui est une thai et il a osé la présenter à ses parents. Les mariages inter-ethnies sont très rares. Je lui ai dit qu'il était vraiment courageux.