Balade en éléphants
Dans la vie, il faut :
- savoir prendre des risques
- faire plaisir à ses enfants
- savoir innover
- prendre le temps de vivre
- se dire que tout est possible
- ne pas se fier aux apparences…
Tous ces poncifs jalonnent nos conversations, sans prendre vraiment forme. Mais parfois ils prennent forme tous ensemble. Pour ne pas rester sur un échec, nous entreprenons d’aller voir deux villages où vivent encore des éléphants d’Asie (ça, c’est faire plaisir aux enfants, et aussi aux grands…). Notre première halte nous permettra de faire une jolie balade jusqu’à un endroit appelé « temple » qui surplombe la jolie vallée. Puis le lendemain quelques 16 km plus loin, nous arrivons dans un village et emménageons dans une « guesthouse » tenu pas un laotien parlant français sorte de patriarche du village. Lors de notre première escapade, nous étions assis dans des « paniers » en osier avec deux « guides » très discrets. Cette fois-ci, Philou et moi nous retrouvons assis sur le cou de l’éléphant, avec une toile de jute et un sac d’engrais comme « selle » (ça c’est savoir innover ). Les deux cornacs qui nous accompagnent sont tout sourire, portent lunettes de soleil et téléphone portable en bandoulière…Ils s’assoient gentiment dans le panier en osier pendant que nous sommes cramponnés aux poils de l’éléphant. Philou ramasse son appareil photo, sa vigilence étant toute focalisée sur son obligation de ne pas dégringoler des trois mètres qui le séparent du sol (c’est savoir prendre des risques). Nous voici partis, les filles sont heureuses, les cornacs aussi en témoigne la bouteille en plastique qu’ils sirotent et les rires qui ponctuent notre balade. Nous croisons des paysans qui courent après une vache bien décidée à retourner dans son champ. On cultive le peu de riz qui reste et l’un des cornacs, sans doute pour avoir une merveille vue, décide de monter debout sur le dos de l’éléphant (se dire que tout est possible). Détendus par un paysage somptueux et une compagnie extrêmement affable, Philou prend ses premières photos et en oublie presque la toile de jute qui lui rentre dans les fesses… Les éléphants marchent d'un bon pas et surtout sont capables d’empreinter des chemins extrêmement escarpés et étroits. Nous arrivons finalement près d’une mare, d’eau groupissante, normale nous sommes à la fin de la saison séche. Néanmoins, l’éléphant sur lequel je suis, commence à s’énerver… Deux paysannes effrayées s’enfuient de leur remorque, Philo se met à pleurer et mon cornac cède sa place à notre équilibriste (Ne pas se fier aux apparences). Il me demande si je veux aller dans l’eau, je secoue la tête. Est-ce que j’enlève mes chaussures, il me dit oui de la tête et je retrousse mes pantalons. C’est parti, l’éléphant s’engouffre dans l’eau boueuse, je me cramponne… L’éléphant se met à genoux et je me retrouve avec de l’eau jusqu’à la taille entrain de frotter sa petite peau remplie de terre et autres « bouses » (se dire que tout est possible) Et puis il met la tête sous l’eau et la on serre les fesses, on rentre le ventre pour ne pas glisser et on sourit en se disant que si on doit se faire écraser pas cette grosse bête, autant que ce soit dans la joie d’un dernier bain… Ouf il remonte, plein d’aise d’avoir été « astiqué » par cette occidentale qui sort marron et trempée. Le cornac demande à Philou d’y aller et là que croyez-vous que notre superman répond… Non Non, ça ira…Les filles veulent elles y aller, mais le cornac nous fait comprendre que c’est trop dangeureux…Pensez bien qu’en parents un peu responsables nous n’aurions pas dit OUI. Voilà on rentre, on a mal au c.l, mais tout est si beau et « il faut bien prendre le temps de vivre »…
En rentrant on fait un petit tour du village, sur ordre de notre patriarche, et en plus de la boue, un léger voile de poussière vient s’agglutiner sur ma tenue mouillée. Parfaite, je me fonds dans le paysage, nos filles ont le sourire. Dès le lendemain Nous prenons un tuc-tuc pour aller dans le sud vers les 4000 îles. Durant 30 km nous allons rouler dans une poussière orangée extrêmement fine qui se glisse dans le moindre interstice, recouvrant notre corps d’un léger film coloré. On est déposé au carrefour et là il nous faut trouver un autre moyen de locomotion pour faire les 120 km qui restent. A peine avant nous mis pied à terre q’un autre tuc-tuc s’arrête. Philou répond qu’il est vraiment chargé et que nous attendrons le prochain. Vous voyez du genre c’est gentil mais on est pas pressé. Alors, là il nous affirme que certains vont bientôt descendre et que nous serons alors complètement à l’aise (à l’aise veut dire pour le rabatteur 30 personnes au lieu des 35 actuelles). Précisons ici qu’un tuc-tuc qui sort de l’usine de fabrication est conçu avec deux banquettes latérales pouvant accueillir entre 8 à 10 personnes. Grâce aux aménagements (banc en plus au milieu) et au sens de rentabilité du rabatteur nous serons en permanence 35. Sans que Philou s’en rende compte, 4 bonhommes descendent du véhicule, attrapent nos sacs à dos qui se retrrouvent amarrés sur le toit avec une montagne de paniers et nous sommes littéralement projetés dans le véhicule. Assis sur le banc du milieu (celui en bois ajouté) on se serre les uns contre les autres. Les 4 bonhommes se retrouvent sur le marche-pied extérieur et ça repart dans la bonne humeur. (tout est possible) Au cours des 120 km prochains, nous dépannerons un autre tuc-tuc, déposerons et chargerons une bonne dizaine de personnes. A chaque arrêt on vous propose des brochettes extrêmement élaborées de poulets, parfois de cafards, de cigales, d’araignées. On ne s’est pas laissé tenté ! Pour expliquer notre manque d’appétit, nous avons régulièrement des relents d’odeur de poissons qui sortent de dessous les deux banquettes. Tout l’espace est optimisé, la nature a horreur du vide… Au cours de ces 3 heures, seront chargés, riz, viande et déchargés choux et autres denrées, avec toujours un mal de c.l qui ne s’arrange pas sur ce banc de 15 cm qui nous sert de siège. Philou a ses genoux sous le menton. Mais vous savez c’est comme tout on s’attache et le vent qui fouette le visage, les sourires de nos acolytes qui dévisagent Philo avec toujours la même insistance, nous font oublier tout ce qui en bon européen serait absolument intolérable sous nos cieux. On arrive, car finalement on arrive toujours et à bon port. En route vers l’île de Don khôn.
Des fois que certains se tromperaient de chambre, faut mieux les identifier et puis de toute façon pour l'accréditation 17025 version 2011 c'est obligatoire. 5 euros la chambre, à ce prix là, ho diable l'avarice, on en a pris 2.
On a compté et on a dénombré:
- 32 êtres humains
- une bonne centaine de poissons en état de décomposition (pas facile à compter!)
- 3 poulets
- 1 cochon
- 95 choux de pomme
- 4 sacs à dos (les notres)
- 6 autres sacs
- 5 calbasses
- 3 roues de secours
- 2 bouteilles de gaz
- 500kg de riz en sac de 50kg
- une gamelle de cuisinière non identifiée
- 1 éléphant, non je rigole...
Commentaire
bonjour et felicitations pour votre blog!!!
je cherche des renseignements sur les logements de ban kiet ngong. nous souhaitons y dormir mais pas à l ecolodge (kingfisher lodge) . nous souhaitons dormir dans les homestay tenus par le villageois, avez vous des contacts à me donner?
merci d avance
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