Tupiza 1er dec
Nous quittons l’Argentine pour sa voisine la Bolivie. Pour la première fois nous passons une frontière terrestre. Il faut à présent trouver un bus pour Uyuni. Mais le dernier bus est parti et l’option qui reste est un bus pour Tupiza, plus au sud. L’important est de quitter cette ville frontalière et nous montons dans notre premier bus bolivien.
Après un parcours chaotique, nous arrivons tardivement à destination, trouvons un hôtel avec l’intention de partir dès le lendemain pour Uyuni.
Mais le voyage c’est aussi des opportunités et des rencontres, même brèves, qui vont influencer un périple. Ainsi nous croisons dans la rue le jeune couple d’australiens qui avait pris le même bus que nous en Argentine et nous mangeons dans une pizzeria où deux jeunes français nous donnent le nom d’une compagnie qui organise aussi un séjour dans le Salar. Et voilà comment nous décidons de débuter notre circuit à partir de Tupiza…
En effet pour explorer le sud Lipez et le désert de sel, il est recommandé de faire appel à des professionnels et surtout des autochtones. Des groupes se sont perdus au milieu du Salar car la pluie étant tombée brusquement tous les repères habituels n’étaient plus lisibles et seul un hélicoptère venu de La Paz a pu retrouvé ces inconscients.
Philou part donc dans cette agence et notre départ pour 5 jours de jeep est fixé au vendredi.
Pour faire plaisir à Hortense, le jeudi nous acceptons de faire une balade à cheval de 3 heures pour découvrir les alentours de Tupiza. Nous sommes des néophytes mais l’agence nous promet un guide qui prendra en charge Philomène sur son cheval. A l’heure H, nous découvrons les chevaux et surtout notre guide qui doit avoir douze ans au maximum. Après un échange de regard avec Philou et surtout influencés par la complète confiance de la dame de l’agence nous partons pour notre balade. Après deux recommandations qui consistent en une explication « pour tourner à gauche « et « pour tourner à droite », nous voici partis pour une promenade. Crispée sur ma monture, mon cheval prend la tête de ce convoi où seule Hortense affiche un sourire de passionnée. Elle est perchée sur un cheval qui me semble immense mais paraît prendre un grand plaisir. Après avoir longé la voie ferrée, mon cheval tourne à droite et commence à partir au trot, puis au galop. Secouée, tétanisée, arcboutée sur ma selle, je tente de maîtriser ma monture qui stoppe net à un ruisseau et commence à s’abreuver comme si de rien n’était. Cela fait 20 minutes que nous sommes partis et nous venons tous de faire notre baptème du galop (hormis Hortense). J’ai alors une pensée fugace et me dis que je ne finirai pas ces 3 heures indemne… Hortense prodigue tous les conseils que Mélanie et Angélique lui ont savamment distillés depuis deux ans. Ainsi j’apprends qu’il faut tirer par petits à coups sur la bride pour freiner le cheval, qu’il faut lui parler doucement pour le calmer et évidemment garder son sang froid, autant dire que par 40° ce n’est pas aisé. Philou semble avoir été doté d’un cheval moins cabotin et Philomène est entourée des bras du bambin qui maîtrise sa monture sans soucis.
Nous poursuivons donc notre chevauchée, jusqu’à un premier stop où nous descendons de cheval pour observer les alentours. Alors que nous remontons en selle, le cheval d’un autre groupe décide de prendre la poudre d’escampette, ce qui ne plaît pas au mien qui a l’habitude d’être à la tête du convoi. S’engage alors une course poursuite où au galop ma monture veut absolument rattraper cet importun qui lui vole la vedette. J’entends les conseils de Philou et Hortense qui derrière moi essaient de m’apporter leur soutien. Pour un baptème, ce fut une sacrée expérience, croyez moi…
Après trois heures nous revenons à notre point de départ. En toute franchise je ne saurai pas vous décrire les paysages tant j’étais accaparée par la « conduite » de ce cheval… Hortense est aux anges et ma foi cela vaut bien un mal de fesses terrible, ainsi que des bras tétanisés pendant 24 heures…