El Chalten 5 nov
Nous hésitons sur notre destination, car des rencontres nous ont donné envie d’aller voir le parc « Torres del Paine » ou encore Punta Arenas au Chili. Finalement nous restons sur notre premier planning (influencés par un guide accompagnant un groupe de mangeurs de frites sessionnistes) et partons pour El Chalten à 150 km au nord d’El calafate. Ici c’est la Mecque de l’alpinisme argentin, autant dire qu’on va faire tâche dans le décor. Mais bon c’est pas grave, le breton s’adapte à tout et le trekking ne nous fait pas peur. Nous optons une nouvelle fois pour une cabanas, avec des chevaux autour de nous, ce qui enchante Hortense.
Le temps mitigé nous incite le second jour à rester dans notre voiture et nous decidons d’aller au lac del Desertio qui forme la frontière avec la Chili tout proche. Nous partons sur une route provinciale, ce qui veut dire sans asphalte et dans ce cas 100% cailloux. Les couleurs sont un camaïeu de vert. Nous finissons par arriver au bout du chemin, fin de la route et poste frontière argentin. Nous bravons le froid pour une petite balade autour du lac et nous remontons transis dans la voiture, 3° et la neige juste au dessus de nos têtes… La pluie tombe à flot et le vent souffle très fort à El Chalten. On espére que ce temps ne va pas durer car nous envisageons d’aller faire un tour en bateau pour aller voir le glacier Viedma dès le lendemain.
Le lendemain, afin de se mettre en jambe, nous faisons une première grimpette de 2 heures pour observer le Fitz Roy qui cette fois-ci est éclairé d’un soleil resplendissant. C’est aussi l’occasion d’observer des condors, oiseaux majestueux et dont l’envergure peut atteindre 1m50. Le condor est le roi du ciel argentin et il semble veiller sur ces montagnes aux sommets teintés de rose. Notre chef scout reprend ses bonnes habitudes et fixe le timing de notre ascension et descente avec la précision qu’on lui connaît… Direction ensuite le lac Viedma pour observer le plus vaste glacier de Patagonie. Et pourtant les filles le trouvent moins imposant que le Perito Moreno.
Bretons que nous sommes, la montagne est notre élément ( N’oublions pas que le Roc’h Trédudon culmine dans les Monts d’Arrée à 387m). Nous avons donc opté pour un trek de 4 heures conseillé par l’office de tourisme. A 9 heures, sac à dos chargé d’un pique nique, casquettes et crème solaire, nous démarrons l’ascension. On nous avait prévenu ça grimpe pas mal durant la première heure, et bien on vous confirme ça grimpe durant 60 minutes. On se fait doubler allègrement par des alpinistes chevronnés qui chargés d’un « modeste » sac à dos qui doit peser entre 15 et 20 kg, partent en expédition. Quand nous les voyons arriver nous marchons la tête haute, le breton a sa fierté…
Munis d’un plan, forme chasse au trésor, on se dit que c’est quand même dommage de rebrousser chemin alors qu’en poursuivant nous pourrions voir un autre glacier. Le breton évalue ses forces, soupèse son pique nique et vaillant décide de poursuivre sa route. Nous poursuivons en tenant en haleine les filles pour la pause pique nique qui devra se faire quand nous aurons atteint le campement Poincenot indiqué sur notre carte au trésor. 1 heure de marche après, les ventres crient famine quand nous dépassons une petite pancarte jaune qui annonce El Chalten 2H30 (point dont nous sommes partis il y a 4 bonnes heures) et El Pinar 2H point de sortie possible de notre virée. Le risque majeur est surtout de trouver une âme charitable pour nous ramener à notre voiture qui, elle, est restée à notre point de départ. Mais bon les grands explorateurs ne se sont pas arrêtés à de telles contingences…. Le Philou me lance un regard élargi, soupèse une nouvelle fois ses forces et se dit que le breton est vaillant…
Pause quelques minutes plus tard, ripaille engloutie, petite sieste dans les herbes et notre chef scout se dit qu’il ne faut pas non plus traîner. 2H on repart, croisons un groupe de français fort sympatiques qui félicitent les filles et surtout nous confirment qu’ils ont mis 2 bonnes heures pour parvenir jusque là. Le Philou soupèse ses jambes, regardent sa descendance bretonne et se dit qu’il va falloir mettre du cœur à l’ouvrage. Seul avantage à cette option, c’est que le chemin est plutôt en descente ce qui remonte le moral des troupes.
Nous atteignons alors le glacier (Piedras Blancas) que nous voulions voir de plus près et entonnons des chansons, notamment notre marseillaise afin de soutenir le tempo des moussaillons bretons égarés en pleine montagne patagonienne…
Nous avions conservé quelques munitions pour une petite pause 4 heures, qui se fera à 15H45 très précise pour éviter une mutinerie naissante. Le vent s’est levé et nous gardons la cadence. 16H30, soit en effet 2 heures plus tard nous atteignons la route provinciale. Pas de perte humaine durant la bataille, les jeunes recrues se sont bien comportées et reçoivent les félicitations unanimes du chef scout qui a remballé depuis belle lurette sa carte au trésor…
Reste à trouver une voiture sur notre fameuse route provinciale qui ne mène nulle part pour nous ramener quelques 18 Km en amont auprès de notre voiture… Le pouce tendu, les jambes en coton mais le regard toujours porté vers l’horizon, le breton attend… Et là Eureka, un pick-up géant s’arrête et nous embarque dans sa remorque, version décapotable. Le breton félicite une dernière fois sa progéniture qui s’est endormie bercée par les tressauts du chemin.
3 commentaires
Congratulation ! Bel effort. Paysages stupéfiants. La casquette Ralph est plutôt aidante dans ces circonstances... Bon courage les filles, n'hésitez pas à émettre des warnings, la DDASS est prévenue et donc prête à apprêter un DC-10 Aérolinas !
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