Mendoza et ses vins 11 Nov
Mendoza c’est le bordelais argentin. Au pied des Andes dans cette région aride poussent les vignes qui font la réputation du vin argentin. Pour découvrir cette région où une escale s’imposait, nous avons réalisé une dégustation dans un bar spécialisé et puis nous avons visité une Bodega, l’équivalent de notre château.
Mendoza et ses vins
Cette dégustation nous a permis de découvrir des cépages que nous ne connaissions pas comme le Bonarda. La plupart des vins argentins sont monocépage contrairement aux vins français. Cette halte nous confirme que le vin argentin est vraiment très bon et que notre beaujolais dont vous venez de fêter la sortie ne pèse pas bien lourd, tant il paraît insipide ou pire marketé en comparaison de n’importe quel vin argentin.
La visite de la Bodega KAIKEN nous a permis de découvrir les spécificités techniques de la vignification argentine (maintien d’une température basse durant la première fermentation, passage en fut de chêne que d’une partie de la production, utilisation de barriques françaises…). C’est une charmante jeune fille qui en anglais nous a présenté les vignes de cette appellation qui est composée de 87 hectares. L’un des propriétaires s’appelle Aurélio Montes, chilien, est unanimement reconnu en Amérique latine pour être un faiseur de grands crus. Après avoir contribué à la notoriété des vins chiliens, il a souhaité investir en Argentine pour explorer d’autres terroirs et d’autres cépages. Ici on fait un vin d’assemblage (blend) et on ose greffer du malbec sur un pied de vigne de chardonnay. Autant dire que l’orthodoxie n’est pas de mise. Après 9 ans, on peut dire que le pari est réussi, car pour produire leurs 6 vins différents, et réussir les assemblages, cette bodega achète 40% de ses fruits sur d’autres terroirs et produit aujourd’hui 2 000 000 de bouteilles. 99% vont à l’exportation (USA, Canada UK ou Finlande). Enfin ces vins sont quasiment BIO car l’Argentine est un pays où les maladies restent marginales. D’ailleurs des contrôles strictes notamment en Patagonie cherchent à perpétuer cette non propagation d’insectes ou champignons. Un seul traitement est réalisé par an sur les vignes, contre plus d’une dizaine en France. Le seul bémol reste l’utilisation de sulfites ( comme partout dans le monde) pour la conservation de leur vin et ceci à toutes les étapes de l’élevage du vin. Enfin leur principal ennemi reste le climat, car les averses de grêle sont extrêmement fréquentes avec des grêlons qui vont de la tête d’épingle à la balle de tennis. Les bodegas investissent énormément pour se préserver de ce fléau qui peut en quelques minutes détruire une récolte entière. Deux moyens sont utilisés :l’éclatement des nuages avant qu’ils ne survolent les vignes (comme à Pékin durant les JO) et la mise en place de filets protecteurs dont le coût représente 10 000 dollars US par hectare.
Nous ne retrouverons donc pas ce vin en France et nous ne pourrons pas vous faire partager cette découverte à notre retour. Mais nous rentrons avec un œil encore plus curieux pour découvrir ces vins du nouveau monde.
Voilà nous repartons conquis par le nectar argentin.
En allant à la recherche d’une bodega à visiter, nous avons croisé un producteur de légumes (aulx, oignons, tomates, poivrons). Ses explications nous ont permis de comprendre l’importance de l’irrigation dans cette région extrêment aride. Un immense maillage de canaux irriguent champs et vignes. Cette méthode ingénieuse est l’un des nombreux héritages de l’empire Incas. Cette eau qui vient de la fonte des neiges andines assurent la survie de toute l’agriculture. Des régles très strictes régissent le pompage de cette eau afin que chacun de l’amont à l’aval puisse avoir une ration nécessaire à l’arrosage de ses cultures. Ce droit de pomper dans le ruisseau est attaché à la terre et ne peut être cédé ou acheté. Chacun respecte scrupuleusement les régles afin que chacun puisse vivre dignement.